Le chaos des notations ESG :

Pourquoi le monde a besoin d’un Calculateur Carbone Mondial, gratuit et incorruptible



Aujourd’hui, la finance durable navigue à vue. Les agences de notation ESG, censées évaluer la performance climatique des entreprises, produisent des résultats incohérents et opaques. Une étude du MIT a révélé que la corrélation entre leurs notations n’est que de 0,61 (contre 0,92 pour les notations de crédit). Résultat : une cacophonie qui nourrit le greenwashing et empêche les capitaux de se diriger vers les véritables solutions durables.

La solution n’est pas une notation de plus, mais une infrastructure mondiale de confiance : un Calculateur Carbone Mondial, gratuit et incorruptible.

Comme Internet ou les prévisions météorologiques, il doit devenir un bien public mondial, accessible à tous. Financé par un mécanisme d’intérêt général, et non par la vente de ses notations, il serait à l’abri des pressions des lobbies et garantirait son impartialité.

Comment ce système fonctionnerait-il ?

Le mécanisme repose sur trois étapes simples, qui combinent données réelles et signal du marché.

Étape 1 : Le "Juge Technique" – mesurer la performance réelle

Le Calculateur Carbone Mondial établit une notation climatique universelle allant de AAA (excellent) à DDD (échec total).

  • Scopes 1 & 2 (émissions directes et indirectes sous contrôle de l’entreprise) : → donnent un multiplicateur de base, noté de AA à DD. → Exemple d’échelle indicative : * AA = 75 % * BB = 45 % * DD = 0 %

  • Scope 3 (chaîne de valeur) : → agit comme un modulateur, noté de A à D, qui ajuste le score. Cette échelle est indicative pour montrer la flexibilité du modèle : la gouvernance du système pourrait par exemple définir une plage de variation allant de –25 % à +25 %. → Exemple : +12 %, –18 %, etc.

 La combinaison des Scopes 1, 2 et 3 donne une notation finale de AAA à DDD.

Étape 2 : Le "Baromètre du marché" – valoriser la confiance

Une micro-taxe sur les transactions financières (TTF), déjà en place dans plusieurs pays comme la France, le Royaume-Uni ou l’Inde, est réinventée.

  • Chaque échange d’actions génère une micro-contribution.

  • La somme collectée sur les titres d’une entreprise reflète la confiance du marché en sa valeur climatique.

  • Cette contribution est pondérée par la note de l’entreprise (AAA à DDD) pour donner sa Valorisation Carbone (€).

Étape 3 : Le Score final – l’Indice d’efficacité climatique

On divise cette Valorisation Carbone par les émissions réelles de l’entreprise :

Indice d’efficacité = Valorisation Carbone (€) / Total des émissions (tCO₂e)

C’est une question simple :  « Pour chaque tonne de CO₂ émise, combien d’euros les actionnaires de cette entreprise génèrent-ils pour l’action climatique ? »

Exemple

  • BigCorp, une multinationale polluante :

    • Scopes 1 & 2 = BB → 45 %

    • Scope 3 = C → –15 %

    • Score ajusté = 45 % – 15 % = 30 % → notation finale BBC

    • Contribution brute = 1 M€

    • Contribution ajustée = 300 000 €

    • Émissions = 20 000 tCO₂

    • Indice = 15 €/tCO₂

  • SmallCo, une PME exemplaire :

    • Scopes 1 & 2 = AA → 75 %

    • Scope 3 = A → +25 %

    • Score ajusté = 75 % + 25 % = 100 % → notation finale AAA

    • Contribution brute = 100 000 €

    • Contribution ajustée = 100 000 €

    • Émissions = 1 000 tCO₂

    • Indice = 100 €/tCO₂

Résultat : SmallCo est 6,7 fois plus efficace que BigCorp, indépendamment de leur taille.

Pourquoi ce système changerait la donne

  • Financement automatique : une TTF mondiale à 0,01–0,05 % pourrait générer jusqu’à 650 milliards $/an, comblant une part majeure du déficit climatique.

  • Standardisation mondiale : alors que l’Europe avance avec la CSRD et que l’ISSB crée des normes globales, ce calculateur deviendrait l’étalon universel, gratuit et impartial.

  • Transparence radicale : vérification indépendante, blockchain et intelligence artificielle garantiraient l’intégrité des données.

  • Justice climatique : les fonds collectés seraient orientés en priorité vers les pays et communautés les plus vulnérables.

  • Sanction intégrée : une entreprise notée DDD pourrait même se voir attribuer un score négatif, déclenchant une amende.

Conclusion

Aujourd’hui, la finance durable est un jeu de miroirs, où le bruit et l’opacité paralysent l’action. Le Calculateur Carbone Mondial propose une alternative claire : un standard unique, universel et incorruptible.

Ce n’est pas seulement un outil de mesure, mais une machine à réaligner la finance sur les impératifs climatiques.

Comme le GIEC a apporté une vérité scientifique incontestable, ce calculateur pourrait devenir la vérité carbone du monde financier.

Le monde n’a pas besoin d’une notation de plus, mais d’un langage commun : de AAA à DDD, une vérité carbone partagée par tous.

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